Toujours affamé ? Préparer ses repas à l'avance

Comment la préparation des repas permet de limiter la faim

Nous avons vu comment le jeûne permet de reprendre le contrôle sur la satiété. Mais ce n'est pas le seul facteur permetttant de reprendre le contrôle; il en existe d'autres.

Un autre facteur essentiel est la préparation des repas. En effet, préparer ses propres repas permet de contrôler sa faim.

Voyons comment cela fonctionne pour en tirer une nouvelle discipline simple et efficace.

L'influence du visuel sur le mécanisme faim/satiété

Les humains sont des êtres visuels. La majeure partie des informations passent par le cortex visuel avec pour conséquence indirecte de pouvoir le manipuler aisément – le cerveau le premier, manipulant notre réalité en permanence.

Les scientifiques ne sont pas les premiers a avoir remarqué que le cerveau, et plus particulièrement le mécanisme de faim/satiété, est régulé par le visuel; les chefs cuisiniers l'ont remarqué bien avant eux. Un plat bien présenté, appétissant, ouvre l'appétit – c'est bien le sens du mot « appétissant ». Ils ont remarqué un lien entre le visuel et l'estomac, ce qui a initié les arts de la table.

Les scientifiques n'ont fait qu'étudier le phénomène et constater son ampleur et mesurer les tenants et les aboutissants.

Ainsi, ils ont pu constater que la taille de l'assiette, par exemple, a une profonde influence sur le mécanisme. Dès lors, diminuer la taille de l'assiette permet de diminuer la quantité de nourriture dans cette assiette. Cependant, si la proportion d'assiette recouverte de nourriture ne change pas – par exemple en diminuant la surface d'assiette de 20% et en diminuant de façon mécanique la quantité de nourriture dans cette même assiette de la même proportion –, le cerveau aura toutefois l'impression de manger à sa faim tout en réduisant la ration calorique sans qu'il ne s'en rende compte.

Parce qu'il est visuel et qu'il passe son temps à anticiper toutes les variations – le stockage des graisses étant une de ces anticipations –, il est aussi sensible à la préparation. Il n'y a rien de plus désagréable pour le corps et l'esprit que l'inconsistant et l'imprévisible. En contrepartie, ce que nous faisons en amont devient alors un conditionnement. C'est ainsi, par exemple, qu'à force de jeûner, le cerveau finit par s'y habituer pour l'intégrer dans la norme et négocier une nouvelle réalité. Comme il a appris la privation de nourriture, il a aussi appris à s'y adapter.

Ce qui veut dire que nous pouvons aussi modifier le fonctionnement du cerveau pour intégrer d'autres réalités.

La préparation des repas rationnés

Un des fondements de la diète et, plus largement, de la nutrition, est le rationnement des repas.

C'est parce que nous avons pris l'habitude de manger à notre faim et, donc, de ne plus rationner nos repas parce qu'il n'y a plus aucune raison de le faire dans un monde d'abondance, que notre corps a intégéré une nouvelle réalité malgré nos limitations biologiques.

La préparation des repas est une occasion de conditionner visuellement notre cerveau à manger une certaine quantité de nourriture et de s'y préparer à l'avance. Ainsi préparé, on lui laisse le temps de s'y adapter et, par conséquent, de n'être ni surpris, ni frustré.

Application

En conséquence, il convient d'effectuer les actions suivantes :

Supprimer toute nourriture industrielle

La nourriture industrielle est pensée pour nous faire gagner du temps et c'est parce que préparer un repas prend du temps qu'il devient dissuasif.

Supprimer toute nourriture industrielle permet donc d'imposer la discipline de devoir préparer les repas de façon contre-productive. Manger ne doit survenir qu'après un effort afin de devenir une récompense.

C'est lorsqu'elle est cumulée à la préparation anticipée que la contrainte de temps prend tout son sens en devenant dissuasive.

Préparer ses repas soi-même

Préparer soi-même ses repas nécessite de les penser à l'avance, c'est-à-dire évaluer les macro-mutriments, les micro-nutriments, mais aussi comprendre notre propre fonctionnement biologique et de percevoir les tenants et les aboutissants, les causes et les conséquences.

Préparer ses repas soi-même permet d'intégrer cette compréhension, de mettre en place une discipline, des routines, des cérémonials et d'en récupérer tous les fruits – la satisfaction de profiter du fruit de ses efforts.

Préparer ses repas à l'avance

Préparer ses repas à l'avance permet au cerveau de se préparer psychologiquement.

De plus, en préparant les repas à l'avance, on optimalise le temps passé. C'est parce que préparer un repas nécessite du temps que tout repas à préparer en supplément de ceux prévus devient dissuasif. Nous nous étions psychologiquement préparés à en avoir assez pour la journée; l'idée de devoir se coller à nouveau derrière les fourneaux devient insupportable.

Comme nous avons supprimé toute nourriture industrielle, il n'est plus possible de tendre simplement le bras pour disposer d'une nourriture, mais que cette dernière passe par une préparation minutieuse à partir de matériaux bruts, tout supplément de ration calorique devient dissuasif grâce à notre paresse naturelle.

Nous préférons alors, tout naturellement, attendre le tour suivant.

Stocker les repas dans des contenants transparents

Parce que nous apprécions notre environnement par le visuel, les repas préparés doivent être stockés dans des contenants transparents afin que le cerveau puisse évaluer la quantité de nourriture prévue, celle restante, et puisse négocier la réalité.

Exemple

Voici un exemple de repas préparés pour la journée :

Exemple

De gauche à droite et de haut en bas :

  • Salade : laitue + champignons de Paris + poivron;
  • Poulet + pommes de terre;
  • Riz blanc;
  • Raisin + prunes + gâteau au joghurt;
  • Saumon fumé + pain de seigle;
  • Omelette, pommes de terre, porc + veau maigres mélangés (sauce : cacahuète + lait de coco).